Quand on s’appelle Elen, Annie, Sandrine, les vieux libidineux, on les ratatine
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Suite aux révélations faites ce lundi par plusieurs élues écologistes et relayées par Mediapart et France Inter sur le harcèlement sexuel dont elles ont été victimes, Georgette Sand demande au gouvernement :
- d’inscrire la prolongation du délai de prescription en matière d’agression sexuelle dans la loi (qui ne prévoit actuellement qu’un délai de 3 ans)
- d’inscrire la probité des élus dans la loi sur la transparence de la vie publique
Le “Baupin Gate” est une fois encore l’occasion de rappeler que, malgré différents scandales, on continue en France de voir se succéder les mises en cause d’hommes (souvent blancs et chauves) qui, dans des lieux de pouvoir qui inspirent une méfiance croissante de la part des citoyen-ne-s, adopteraient un comportement de prédateur, et ce en toute impunité. Si les faits reprochés sont avérés, alors il y a sans doute quelque chose de pourri au royaume de France.
Le harcèlement et la prédation sexuelle comme modes d’action majoritairement masculins ne sont pas propre à la vie politique. Ils existent partout, et partout, les victimes ont pour réflexes silence et culpabilité. L’entourage quant à lui, ne fait souvent rien, ou pire, minimise la parole des victimes, sans bien savoir pourquoi.
En creux du (trop court mais indispensable et très réussi) battage médiatique, on entend effectivement une certaine incompréhension : “mais pourquoi ces femmes (ces gourdes ?) n’ont-elles donc pas parlé avant ?”
Le collectif Georgette Sand, travaille à améliorer la prise de confiance et l’assurance des femmes, à réduire l’auto censure, et à s’imposer dans l’espace public et privé. Un monde plus égalitaire dans lequel les femmes ne se sentent pas honteuses de croiser de pitoyables micromixeux (©insultesexycool), est possible. Ce monde implique que d’une part, les agresseurs soient punis, et d’autre part que les femmes soient encouragées dans leurs prises de paroles. Que ce soit pour améliorer le monde, en tant que femmes politiques, ou pour dénoncer des agressions, en tant que femmes, tout court.
En l’état actuel des choses, la prise de parole des femmes est entravée :
- par une sous représentation des femmes dans les instances de décision politique
- par un délai légal de prescription trop court
Ce n’est pas à quelques femmes seules, courageuses comme ces élues qui en ont pris le risque, de se battre pour mettre en place des mesures pour se protéger, de donner des conseils à leurs consoeurs ou d’apprendre à prendre la parole : c’est à la société entière d’accepter de prendre conscience de l’omnipotence de vieux mecs ventripotents qui surfent sur leur impunité en se barbouillant de rouge à lèvres. Les femmes ne sont pas faibles par nature, elles pâtissent, malgré tous leurs efforts et leur bonne volonté, de la domination de ces derniers.
Qui sont ces hommes qui ont le pouvoir, l’argent, le réseau, et ne se sentent pas inquiétés ? N’y a t -il pas un problème avec le fait qu’un élu, accusé ou condamné, puisse continuer d’exercer un mandat, s’afficher en féministe, et siéger à l’assemblée ?
L’impunité et l’”omerta” doivent cesser. La loi, votée par ceux-là mêmes qui en mutilent les principes, doit être améliorée. Le collectif Georgette Sand appelle à un esprit de responsabilité, afin qu’en France, comme cela se fait déjà dans plusieurs pays européens, un compte en suisse, une main aux fesses, vous envoie direct à Pôle Emploi. Faut-il le rappeler ? Un élu est juridiquement un fonctionnaire, au service de l’Etat, recevant un traitement en retour de ce service rendu. Il serait donc temps que nos élus, au lieu de voter des lois sur le harcèlement qu’ils n’appliquent pas, décident de s’appliquer à eux-mêmes leur loi travail, en passe d’être adoptée sans débat contradictoire : tu travailles bien, ça va, tu travailles mal, tu sors. Sans indemnités de départ, sans indemnités et retraites liées au statut de député ou ministre, et parfois, en passant par la case prison. Être la cible des médias n’a malheureusement qu’une efficacité limitée sur la ponction des salaires et des pensions d’un élu malveillant, à quelques anecdotes près.
Sans la liberté de condamner, il n’est point de mandat flatteur. Ainsi, Georgette demande :
- que le gouvernement dépose un amendement dans le cadre de la loi travail en cours de discussion afin d’allonger la durée de prescription en matière de harcèlement sexuel, à l’instar de l’appel lancé par la députée et présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale Catherine Coutelle.
- une amélioration de la loi sur la transparence de la vie publique du 11 octobre 2013, afin qu’elle soit complétée d’un article relatif à la déclaration d’un casier judiciaire vierge et d’une obligation de quitter leurs fonctions sans compensation ni pension. Les élus, comme les fonctionnaires, et plus que n’importe quel citoyen, doivent être soumis à un respect total des lois de la République.
Autant de propositions, qui, si elles pouvaient être mises en oeuvre, redoreraient le blason des politiques de ce pays.
Georgette Sand sera avec de nombreuses autres organisations féministes ce soir mercredi à l’Assemblée Nationale à 18H30 pour demander la démission de Denis Baupin, en attendant d’autres actions à venir.
Contact presse
contact@georgettesand.org
À propos de Georgette Sand
Le collectif Georgette Sand décrypte l’actualité de l’égalité dans les médias, propose une alternative aux codes de genre et se mobilise pour éduquer les réfractaires. Georgette Sand souhaite encourager la présence et la prise de parole féminines dans les médias et plus généralement sur le devant de la scène. Car faut-il vraiment s’appeler George pour être prise au sérieux ? www.georgettesand.org
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